L’ennui est notre pire ennemi ; car c’est de lui que naissent les folies.

Lorsque le brasier des frénésies euphoriques s’amenuit ; la lassitude croît. Il devient alors vital de raviver les braises avant que les flambes ne se meurent. Il n’y a pour elle, aucune autre alternative. Louise ne vit que de surenchère.

Elle qui, flirtant avec l’audace ─ se décrit, saturée d’arrogance, comme une enfant du chaos ; une artiste de la zizanie. Là où les autres s’agenouillent pour expier leur culpabilité, brandissant leur bouquet d’excuses et prétextes comme un partenaire infidèle ; Louise, donne dans le dissolu.

Affranchie de honte ; enchainée à ses exubérances. Luxe et simulacre de luxure se mélangent dans un cocktail explosif menaçant de souffler chaque pièce honorée de sa présence.

Tumulte et tambour battant cacophoniques ; une vie vertigineuse dépourvue d’appréhension dans sa chute. Sans une once d’hésitation, elle saute dans le vide, les yeux grands ouverts ; qu’elle finisse sa course dans la neige qui cocole ou la lave qui consume… aucune importance.

De volupté elle en a les formes et la parure ; elle le sait, elle en joue. Coquetant avec son prochain ; croqueuse à l’appétit vorace et rapace. Des amourettes elle ne connait que les félicités fugaces ─ frivole elle se lasse et se casse.

Ennemie de bienséance, d’ordre et d’autorité ; elle n’exècre paradoxalement pas son prochain. Au contraire, de l’humanité, elle aime tous ses aspects ─ surtout les plus sombres. Ses semblables sont une source inépuisable de divertissement ; pour cela, elle les aime à la folie.

Folie d’opprobre d'une antagoniste passionnée ; pourquoi est-elle dépareillée de sa colère ? Parce que Louise n’est qu’oripeau de haine, un simili trompeur de ce qu’elle doit être. Du philanthropisme, elle est la chimère ─ illusoire et merveilleusement monstrueuse.

De la propension grégaire des adelphes, des enfants divins, elle se sent comme une louve dans la bergerie ; dévorant ses proies, laissant les morceaux restants à sa meute, résultante de son instinct tribal bien qu’elle n’ait besoin de personne pour survivre.

Mais ce serait mentir d’affirmer, éhontée, que seule elle est plus forte. Car elle se repait des autres et de tout ce qu’ils peuvent lui offrir… sciemment ou pas.

Qu’on l’exècre où qu’on l’adule ; elle est un magma de tendre sadisme. Qu’on la déteste, elle aime quand même ; et quand elle aime, il faut prendre garde à soi.