Enfant doux et timide confronté à la dure réalité des choses : depuis tout petit déjà, il est un symbole de malédiction. Son grand père Akihito le sait, parce que son grand père respecte ce que ses parents lui ont appris sur le monde : il ne faut pas interférer avec le monde des esprits.
Même des kami bienfaiteurs, il ne faut pas s'approcher.

Alors quand il apprend que sa fille unique Mei a fricoté avec un dieu, des enfers qui plus est, alors il a peur. Les prêtres sont formels : s'ils s'en mêlent, leur vie pourrait bien être en danger. Mais Il refuse que sa fille se fasse emporter par un dieu, loin de lui, et qu'elle finisse en enfer. Maudite, il le sait, il reviendra la lui voler.
Alors il prie. Purifie la maison au cœur de New York, pose un talisman à l'entrée. Tout est bon pour brouiller les pistes.

L'enfant nait.
L'union d'une mortelle et d'un kami affreux. Akihito est inquiet. Cet enfant devrait retourner parmi les siens. Un esprit ne peut apporter que le malheur dans ce monde. Mais sa fille ne veut rien entendre, et l'élève comme un vrai petit garçon. Même si Hadès lui a parlé d'une île où il pourrait s'épanouir.
Lui, il ne le touchera pas. Ne lui parlera pas. Tant qu'il est vivant, Akihito protègera sa famille des esprits.
Et depuis sa naissance, il compte les malheurs qu'il apporte. Petits, d'abord, comme des fuites d'eau et la disparition de ses clés. Plus il grandi, plus les accidents s'enchainent. Sa fille le traite de parano, mais la vérité est qu'il ne sera jamais serein avec un esprit au sein de la famille.
Car il est peut être inoffensif aujourd'hui, mais comme toute entité surnaturelle, elle pourrait s'habiliter de pouvoir à la seule force de sentiments, qu'ils soient bons ou mauvais. Compte tenu de ses origines, il doute qu'il leur apporte un jour le bonheur.
A cela, sa fille rétorque qu'en vénérant le mauvais, il y a toujours une chance d'en faire un esprit bienfaiteur. Dans cette optique, elle s'efforce à lui donner tout son amour, sans lui cacher sa nature.

Un plan bienveillant, qui semble fonctionner.
Jusqu'à la naissance de sa sœur, Naomi.
Là, le ressentiment nait en même temps chez le jeune garçon, malgré l'amour pour sa soeur.  Ses grands parents sont ravis, et se l'accaparent.
Alors, quand Naomi tombe malade, le silence s'abat dans la maison. Misaki, la grand mère, marchande avec Emon pour rendre la santé à sa chérie. Mei ne dit rien, et Akihito est furieux.
Ce n'est qu'un rhume, et l'enfant s'en remet.
Et quand les pouvoirs d'Emon se manifeste, Mei prend peur. Akihito ne doit absolument pas savoir, pour ces pierres qu'il déplace. Ni pour les petits squelettes du jardin. Mais, malgré elle, la même peur que celle de son père s'installe dans son cœur de mère heureuse.

C'est l'anniversaire de Naomi, et elle est ravie. Akihiko et Misaki prennent plein de photos, et Emon n'en peut plus. Cette fois, il lui en veut. Il lui attrape le bras pour la faire tomber de sa chaise, mais elle hurle avant qu'il ne tire. Son bras est légèrement tordu, et ses pleurs inconsolables. La famille l'emmène à l'hôpital, et le beau père reste avec Emon, confus et inquiet.
Le soir même, Akihiko conduit l'enfant à l'isthme. À l'hopital, il a réussi à convaincre Mei qu'une chose telle qu'Emon n'a rien à faire parmi les mortels, et n'apporterait que du malheur. Elle lui parle de Nausikaa.
Le soir même, Emon est emmené là bas par son grand père.

Et sur l'île des esprits et des kamis, Emon se dit que c'est différent.
Que là, ce malheur dont il semble être fait n'est qu'un mensonge, et que la vie est belle parmi les demi-dieux.
Quelle vaste blague.
Les siens aussi l'évitent. Ils le narguent, le huent. L'enfant timide meurt sur place, laissant qu'un oiseau de mauvais augure et des rêves de représailles.
Après tout, on n'échappe pas à sa destinée.