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Les dieux de l’Olympe existent ! Depuis qu’ils ont créé le monde à leur image, ils règnent sur celui-ci, dominent le ciel, les océans et toutes les couches de la terre. Ils sont à l’origine des cataclysmes les plus connus et des guerres les plus atroces...

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(terminé) mysterious object at noon — mistral
Henriette Malveaux
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(terminé) mysterious object at noon — mistral Jeu 15 Juin - 17:16

Iel avait roulé longtemps avec la mer à sa droite, grande étendue rutilante qui brillait d’un éclat vert comme des tessons de bouteille sous la lumière de l’après-midi. Sa voiture avalait le goudron qui s’étalait devant ses yeux comme un large ruban noir : iel scrutait l’horizon jaune et bleu pour voir l’isthme apparaître au loin, dévoré par la brume, et iel se savait alors proche de la frontière linéaire qui marquait l’arrêt de ses deux vies. Iel cherchait, découpée sur le ciel sans nuages qui se dévoilait avec ardeur, la grande figure de Mistral, qu’iel venait récupérer pour des petites aventures futiles et drôles, en l’honneur d’une amitié tranquille qui ne se nommait pas encore. Iel avait ralenti en reconnaissant sa silhouette au bord de la route—ses contours étaient encore flous, dévorés par le paysage ou le vent tiède de la saison.
Henriette s’était arrêté-e à sa hauteur. L’arrière de sa voiture blanche et cabossée était couvert d’autocollants de groupes célèbres ou obscurs, fresque née d’un geste ingénu à l’issue d’un concert et qui s’était mué en tradition : les passagers payaient leur voyage par cette offrande sans valeur, et Henriette y voyait les symboles éclectiques de ses amitiés jeunes et intenses qui s’écrivent dans les nuits de fête. Iel ouvre la fenêtre pour interpeller Mistral, et dans l’air de juin s’élève alors une musique tendre, une balade en espagnol comme une ode à l’été ou à la mer. Le vent marin souffle doucement dans ses cheveux, chassant de la voiture la moiteur embrumée du solstice qui s’annonçait paisiblement—ses yeux noirs sont comme des belladones mûries par le soleil, brillants d’une joie sereine et contagieuse qui s’échoue sur ses lèvres en un sourire rayonnant.
Get in, loser, we’re going shopping!
Avec un rire, iel se penche pour ouvrir la porte passager de l’intérieur. Dedans, tout sent le papier d’Arménie—c’était sa peau, ses cheveux, ses vêtements qui avaient imprimé leur odeur dans le tissu des sièges : iel se tenait là, pourtant, loin de ses mystiques occultes, en pleine lumière. Ses habits noirs dévoraient la chaleur de la fin de saison, et les bagues en argent qui ornaient ses mains posées sur le volant reflétaient le soleil avide.
J’espère que t’es prêt pour le road trip de ta vie !
Les mots en français transperçaient l’espace qui lae séparait de Mistral : c’était pour ellui une intimité qu’elleux seul-e-s pouvaient partager, un retour à la terre et au bonheur comme un Eden bien à ellui—l’après-midi sera belle.


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(terminé) mysterious object at noon — mistral Ven 23 Juin - 11:04
mysterious object
at noon
avec henriette | juin 2023
mistral attend.
droit, massif, un haut blanc en gros coton, un pantalon de travail, bleu, c'est une idée reçue, on travaille en bleu, les éternelles birkenstock aux pieds, on ne se refait pas.
il attend.
sous la chaleur qu'il suppose écrasante de ce milieu d'après-midi, que l'été réclame déjà comme l'un de ses méfaits, mistral semble un roc lumineux, agressif dans son immobilité, première menace des êtres éternels, au milieu de tous ces aplats de couleurs aux contours flous, agités par la chaleur qui monte de la route, du sol, de partout.
immobile, il attend.
il n'a rien sur lui, qu'une main gauche déjà moite qui imprime des petites taches sombres, mouillées, sur le papier kraft de l'enveloppe qu'il tient du bout des doigts.

le vent marin décide finalement d'offrir une de ses paresseuses bourrasques lorsque la voiture d'henriette s'arrête devant l'homme qui attend, et son souffle vient soulever les mèches dans l'arrière de la nuque de mistral, et son sel vient s'incruster dans sa peau déjà lourde des pellicules de suie et de poussière. l'homme-pierre sourit en entendant le salut d'henriette, qu'il devine manufacturé. il ne sait pas d'où il vient, comprend que quelque chose lui échappe, ça n'a pas d'importance : même s'il ne traverse pas ce pont culturel, le fait qu'on ait voulu le construire est un hommage qui éclabousse un peu de joie à côté de son cœur, ou du moins, pas trop loin.

sans répondre, il n'y a rien à répondre, il donne un coup de sandale affectueux dans le pneu avant, s'attendant presque à ce qu'il se craquelle sous ses yeux, ou à ce que la voiture entière rende l'âme dans une exhalaison chaude et amère. rien ne se passe, le ronronnement de la voiture semble un ricanement lointain. il hausse les épaules, vaincu, mais pas convaincu.

finalement, henriette l'invite à entrer, entrouvre la porte que mistral achève d'écarteler. ça grince, il a l'impression d'avoir forcé la gueule d'une animal à s'ouvrir jusqu'au point de non-retour, pourtant, il lui faut au moins ça pour se faufiler à l'intérieur. henriette l'encourage, lui offre monts et merveilles dans une langue qui ne leur appartient qu'à eux.

« je suis prêt à être surpris. en fait, j'le suis déjà rien que de voir que ce truc roule encore, franchement. »

c'est une intimité étrange, celle du partage de la langue de l'enfance. ça n'a rien à voir avec le vécu, avec l'identité, avec la culture, avec l'histoire, avec ces grands mots sacrés ; ça n'a rien à voir avec tout cela. ça a à voir avec la sensation du doigt qui suit le même dessin gravé sur du bois, ça a à voir avec l'emploi de la même presse pour déformer un matériau souple, ça a à avoir avec la langue qui se colle de la même façon au palais. le partage de ce langage en particulier, c'est organique, ça ne dit rien, c'est, tremblotant, imparfait, c'est, indicible, impossible à commenter autrement qu'en en riant un peu honteusement, c'est. ça semble inviter à la répétition imparfaite, à ces jeux d'enfants où l'on parle la même langue sans jamais se transmettre le même message, où à la fin, les enfants rient de leur incompréhension mutuelle.
et les adultes, lorsqu'ils se rendent compte des mêmes fatalités, doivent-ils rire ou bien se taire gravement ?

mistral s'installe sans délicatesse dans la voiture et celle-ci geint sans gêne de cet intrus au poids démesuré pour un véhicule seulement mû par la musique et l'espoir qu'on atteindra, encore cette fois-ci, la destination voulue. lui-même grogne, les genoux pliés contre la boîte à gants, les épaules courbées, trop larges pour le siège habitué aux silhouettes éthérées des fêtards qui ont tout donné d'eux à la nuit vorace. il jette un bras derrière l'appuie-tête d'henri, ouvre ainsi sa cage thoracique et libère de la place pour que son bras droit puisse manœuvrer, trouver à tâtons la molette de l'inclinaison du fauteuil et le levier pour le faire reculer.

« n'empêche, ah bordel où c'est, merci d'être venu.e me chercher, ah, je l'ai-, on entend un clic et on voit mistral glisser en arrière tout à coup, étend enfin ses jambes, bon, ça, c'est fait… tu vois où est la poste la plus proche ? »
bien allumé à bord du taxi lunaire, lumière défile sous les réverbères

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(terminé) mysterious object at noon — mistral Mer 28 Juin - 0:51

Mistral est une nouvelle engeance dans l’espace liminal de la voiture : comme tous les autres, il laisserait un peu de lui par son passage, comme une offrande aux dieux de la route, un petit souvenir en transparence qu’on voit parfois sur le siège passager dans les nuits sans lune où le chemin est long. Son visage se découpe en marbre grec sur la petite fenêtre, Henriette l’imprime sur sa cornée, rit aux éclats parce qu’il a l’air inconfortable dans l’habitacle trop petit, qui n’avait pas été conçu pour les colosses comme lui. Dans l’espace clos de la voiture, iel l’adore quand il énonce le français, chérit chacun des mots prononcés à voix haute qui porte une empreinte identitaire profonde, qui touche aux nœuds de leur éducation ; c’était là leur lien superficiel et ancien à la fois, vestige d’une enfance construite loin d’ici, dans le temps ou dans l’espace. Ce qui l’avait conquis-e, la première fois, c’était de l’entendre dire son prénom : Hen-ri-ette en trois syllabes claires avec un H mort en tête, un R qui râcle le palais comme elleux seul-e-s avaient le faire et l’accent qui se porte sur la dernière syllabe ; c’était très français, tout ça, et Mistral disait Henriette comme cela devait être dit, comme un hommage à sa terre et à sa naissance. Ça n’avait rien de très intime, rien de secret non plus, mais sur cette île loin de leurs racines nourricières, il fallait prendre la tendresse telle qu’elle se présentait, dans les recoins du monde ou au début du jour, petits fragments d’une joie sincère et puérile qui appelait des choses enfouies. Pour tout cela, iel était d’une humeur particulièrement joviale.
Mistral, Mistral, attends… Dans ma voiture y’a une règle, c’est qu’on parle pas mal de la voiture, ok ? Faut faire du renforcement positif, manifesting et tout, tu captes ?
Iel tient l’arête de son nez d’un air faussement dramatique—c’était ainsi quand iel était heureux : c’était le grand théâtre des petits drames, la comédie tragique du quotidien sur laquelle on ne tirait jamais le rideau ; ses lèvres étirées en croissant de lune laissaient voir ses petites canines offertes au soleil chaud qui filtrait par le pare-brise. Henriette entend la complainte de la voiture inadaptée à la carrure de Mistral, rit à ses plaintes sans mots ; iel ne se dit pas que ce n’est pas possible ou que malheur les guette—manifesting. Iel suit des yeux sans démarrer le petit manège, attend qu’il se trouve confortable pour leur aventure d’un jour. De la tête, iel suit brusquement Mistral qui recule, sourcils froncés mais sourire aux lèvres, les deux mains toujours sur le volant.
T’es bien, là, ça va ? Je vois carrément, t’inquiète pas—enfin on va trouver. T’es pas pressé ?
Iel ouvre les fenêtres pour qu'entrent les embruns, c’est un peu laborieux, le mécanisme est un peu bloqué mais, ah ! voilà ; c’est l’heure de partir, iel redémarre, laisse derrière elleux le petit bout de trottoir qui leur avait appartenu l’espace d’une seconde. Iels ne quitteraient jamais vraiment la mer, figure tutélaire à leur gauche en ligne floue, accompagnant leur quête anodine de son éclat vert d’eau. La balade qui grésillait par les enceintes se tait finalement et laisse place, un instant, à un tendre silence—Henriette regarde droit devant mais se laisse divaguer, du coin de l’œil, côté passager.
Je conduis, donc toi tu t’occupes de la musique, c’est comme ça dans les road trips ; y’a des CD dans la boîte à gants, et sous le siège aussi, tu peux choisir le suivant !


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(terminé) mysterious object at noon — mistral Dim 2 Juil - 15:01
mysterious object
at noon
avec henriette | juin 2023
mistral ne s'entourait que de personnes qui amenaient avec elles leur bruit, leur musique ; ainsi, l'air autour d'henriette était toujours joyeux et jamais vide.
il se demande fugacement si c'est à cause de ses acouphènes, si c'est parce qu'il veut tant faire taire ce son qui le harcèle la nuit et dans les endroits silencieux. tuer cette sirène de mort avec le doux froufrou de la vie.

henriette parle. mistral comprend les mots, il met un peu de temps, comme si les mots lui parvenaient de loin mais il les comprend, comme si on les luit criait d'une autre pièce, il les entend, en comprend plus l'intention que le sens même, c'est pour cela qu'il met un peu de temps à répondre, en français. il faut attendre que les mots (de l'autre) arrivent, il faut attendre que les mots (à lui) sortent de leur cachette, il faut que les mots lui parviennent (à l'autre). c'est lent, mais l'intention est là, l'attention aussi. c'est bien, c'est très bien, ça a un certain poids rassurant, comme une nappe qu'on jette par-dessus une table. c'est très bien.

alors qu'il s'installe, henriette énonce les règles de bonne conduite.

« ah ouais ? »

il souffle du nez, incrédule,  sourit paresseusement, du coin de la bouche seulement (le reste de son visage ne suit pas). il s'incline tout de même, va poser une main sur le tableau de bord, au-dessus de la boîte à gants, tapote comme on flatterait les flancs d'un animal, d'une bonne bête.

« je ferai plus, promis. je serai sympa avec ton... bolide. »

il se renfonce au fond siège alors qu'ils s'apprêtent à démarrer.

« du tout. »

il n'est pas pressé, mistral, de déposer cette lettre volumineuse adressée à sa mère, missive écrite avec la délicatesse acharnée et toujours grossière des géants dont les mains sont trop grandes pour l'outil scripteur. cela fait des années qu'il alimente rituellement cette correspondance, où il parle de tout, surtout de rien, de ses projets à la forge, de la saveur des fruits de saison, de la couleur du ciel. certains penseraient que c'est par précaution, car il sait, malgré tout, qu'il ne faut pas faire fuiter trop d'informations sur cette île sacrée, pas vrai ? mais ça n'est pas le cas, pas du tout. il ne mentionne pas cela car ça n'a aucun intérêt, simplement, de parler de sa prison et des bagarres entre détenus, ça n'a rien d'engageant. sa mère ne voudrait pas lire cela, sans doute ; alors, il parle du ciel. elle aime le ciel, sa mère, elle qui vit dans les alpes françaises, où le ciel déchire les montagnes pour les empêcher de l'atteindre.
il n'est pas pressé. les nouvelles arriveront avec quelques semaines de délai, comme toujours. à chaque fois qu'il se tient devant la boîte aux lettres, il se dit que s'il venait à mourir, sa mère ne le saurait que des semaines plus tard, en constatant l'absence de réponse. cela tord quelque chose en lui, et puis il laisse glisser l'enveloppe dans la fente. et alors ?
il n'est pas pressé, il a l'après-midi devant lui, tous les après-midis, et il n'a pas hâte de se libérer de la douce emprise de l'air qui flotte autour d'henriette, de l'odeur du soleil sur les fauteuils défoncés et du papier d'arménie. il n'est pas pressé.

la chanson en espagnol avec laquelle henriette s'était annoncé.e s'est tue : il ne le remarque que maintenant, trop charmé qu'il était par la chanson de leurs voix. obéissant, il ouvre la boîte à gants, qui manque de déverser son contenu sur ses jambes. de ses paumes généreuses, il rattrape le tout ou presque, et rabat à moitié le battant, fouillant à l'aveuglette. il finit par attraper une pochette, la fait tourner dans ses doigts, lit péniblement le nom de l'artiste :

« beu… bédouine ? comment on prononce ? j'espère que ça te va ? »

peu regardant, il glisse en même temps le cd dans la fente du lecteur. peu importe la réponse finalement.

« alors, nouveau job tu disais. t'as des heures, il veut dire horaires, des heures sympas pour pouvoir venir me chercher ? ou c'est ton jour de congé ? »

devant eux, la route s'étend, interminable. dans sa vision périphérique, il voit les couleurs défiler, trop vite, trop lumineuses.

« il faut trop chaud pour travailler, de toute façon. »

il ferait presque trop chaud pour vivre, s'il n'y avait l'air de vitesse, qui remplace l'entrain de l'ivresse.
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(terminé) mysterious object at noon — mistral Lun 10 Juil - 17:28

Dans l’habitacle tiède de la petite voiture, le silence laisse entendre les vrombissements pénibles du moteur qui avait vécu, peut-être, un peu trop de nuits sans sommeil et de soirées qui s’éternisent, en bête éreintée qui ne trouvait pas le repos. Henriette la connaissait très bien, cette voiture, comme une petite tanière où iel s’était vu-e grandir, iel en savait tous les recoins, en lisait les vibrations occultes sans ciller et l’alimentait sans fléchir des petits rituels qui la laissaient encore rouler un jour de plus. Il y avait dans le volant, les freins, les roues, une vie mystique donnée à l’objet par une croyance presque religieuse en sa persistance—les CD glissés dans le lecteur faisaient partie de la liturgie tranquille, psaumes en country-folk qui cachaient les bruits de misère de la mécanique. Henriette l’aimait bien, cette voiture, comme on aimait une vieille amie ; la nourrissait d’une tendresse toute matérielle par des gestes païens, en croisant les doigts à chaque démarrage et en soufflant de soulagement quand iel coupait le moteur. Aujourd’hui encore, elle avalait la route sans fléchir, d’une résilience presque consciente sous la torpeur ambiante qui faisait fondre le goudron.
Henriette, les yeux fixés sur l’horizon plat où la ville se dessine en ondulation lointaine, laisse Mistral dérouler des syllabes incertaines, enchanté de l’offrande de la langue maternelle même quand elle est laborieuse : c’est la joie de l’été qui commence et qui prend la couleur du sable, du même doré qu’à la maison.
Bédouine, oui ! Ohlala ça te va trop bien de choisir ça—tu sais, et te moque pas, hein, j’avais une intuition ou je sais pas, je me suis dit que ça serait cet album !
Le hasard, par la main de Mistral, avait choisi pour l’aventure l’air de balades mélancoliques et tendres, odes à la douceur de vivre et à la nostalgie des saisons passées ; comme une tempérance à la joie de vivre de Henriette qui nourrissait l’ardeur du soleil—iel embrasse les riff de guitare folk qui portent en eux le spleen du roulement des vagues, bande-son paisible en arrière-plan de leurs échanges auxquels iel insuffle son bonheur simple.
Les heures ? Ouais, ça va franchement ; je travaille beaucoup le soir donc je suis libre la journée, parfois. Comme ça, je peux faire ma vie tranquille, c’est bien.
Iel freine à un croisement où l’horizon plat révèle leur solitude : il n’y a personne sur la route. Iels dépassent un lotissement placide, amas de maisons identiques aux volets à demi fermés, encore vide des new-yorkais qui viendront y passer les jours chauds de la saison ; le calme respire la fin du monde, ou son début, démenti par les petits points multicolores des premiers baigneurs qui envahissent la plage, au loin. Dans cette ambiance à la tristesse heureuse, Henriette s’émeut des mots simples qui se disent lentement, s’énoncent comme on énonce une amitié sans peine.
Y’a la clim à l’hôtel donc je peux pas dire ça... Ah ! ça doit être horrible à la forge en ce moment, non ? Vous travaillez quand même, quand il fait chaud comme ça ?
Iel attrape une seconde son regard vert, un peu moins vif que l’océan, dans le rétroviseur : le coin de ses yeux à ellui révèle un sourire abstrait et flou qui y dessine des petits sillons.
C’est un temps à vivre la nuit, en vrai ; on devrait faire ça la prochaine fois ! Je connais un groupe cool – je sais pas si t’aimes le punk ? – qui joue dans un petit club bientôt, c’est en sous-sol donc il fait toujours frais, ça serait marrant.

Iel se complait de cette image qu'iel avait peint de Mistral dans ce sous-sol qui se disait un club, le sommet de son crâne frôlant les néons électriques qui lui dessineraient une auréole aux couleurs criardes : c'est vrai, iel trouvait ça très drôle ; ça serait un soir de semaine, peut-être, iel l'aurait récupéré en voiture comme aujourd'hui, au bout de l'isthme, et iels auraient marché dans les rues toujours bruyantes de la ville, se seraient plaints de l'air qui restait lourd après minuit puis, guidés par les basses, iels auraient poussé la porte du club et se seraient engouffré par le petit escalier pour en découvrir l'effervescence. C'était très drôle.
Emporté dans la beauté artificielle de sa fresque futuriste, Henriette ne les avaient d'abord pas sentis ralentir, puis finalement, iels avaient atteint le point d'arrêt au milieu d'une route déserte, à l'ombre timide d'une rangée d'arbres.
Oula, c'est trop, trop bizarre, elle fait jamais ça normalement !
Sous la musique, le moteur de la petite voiture avait arrêté de vrombir : tout sonnait faux, alors, sans le bourdonnement continu qui avait bercé leur après-midi. Ses mains n'avaient pas encore lâché le volant ; iel ne souriait plus, dévasté-e de la trahison soudaine de celle (l'auto) qui l'avait accompagné-e pendant de longues années.


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(terminé) mysterious object at noon — mistral Mar 11 Juil - 20:24
mysterious object
at noon
avec henriette | juin 2023
henriette est ravi.e : pour une fois, mistral a fait la bonne pioche, il semblerait. ou peut-être a-t-il simplement pioché ce que le croupier voulait qu'il obtienne ? peu importe, henriette est aux anges, et la musique est agréable. il acquiesce en silence. il se souvenait d'un casino, pas d'un hôtel. il ne soulève pas. dehors, le paysage déroule ses couleurs, ses bâtiments, sa fadeur d'os rongé par le soleil. c'est propre, comme vision.

« ça dépend… on vient, »

il dit on, on en français, ça n'est pas nous, et en même temps un peu. c'est nous, mais distant : mistral refuse de s'acoquiner avec ses pourtant semblables, il dit on comme on dit ça, ça vient, comme on parlerait d'une vague, d'une maladie. ça vient. c'est lui et pas vraiment, c'est lui dans la masse de celles et ceux qu'on veut outils, qu'on a faits outils.

« on vient plus tôt, parfois, dès six heures, on repart à onze heures, le temps de rentrer, il fait déjà trop chaud, et on revient vers… seize heures, c'est quatre heures, c'est ça ?, et on reste tard. je dis ça mais c'est en général, il y a toujours des idiots pour rester la journée, ils font bien ce qu'ils veulent, tant qu'ils font leurs heures, fin leur travail, personne va leur faire des problèmes. le plus dur, en fait, il lance un regard vers henriette, c'est qu'il fait chaud même la nuit, en juin ça commence, en août c'est terrible. »

« fin là c'est congé pour moi. »

il rit. il ne pense pas savoir grand-chose du punk, voilà ce qu'il en pense.

« je pense que j'y connaît rien, que des clichés. »

il voit dans sa tête, des gens de cuir vêtu (en été ? quel courage), avec des coupes de cheveux qui paraissent de beaux accidents et des guitares qu'on fracasse sur scène. définitivement, il ne voit pas très bien de quoi on est en train de parler.

« il faudrait faire ça entre deux sessions de travail, il dit sérieusement. je ferais nuit blanche, c'est pas grave, je ferais une sieste avant. de toute façon, en ce moment, mes voisins font la fête toute la nuit, c'est chiant, et ça n'est pas de la bonne musique qu'ils écoutent. »

il a une pensée pour pascal putain, ou était-ce pierre purée ? il ne sait plus, il se souvient de la musique de la rage des menaces du dégoût de la montée de bonté insupportable il s'était haï après pour ça il se souvient et il oublie quand la voiture commence à glisser plus qu'elle ne roule, à suivre une impulsion plutôt qu'à se tracter elle-même. allons bon.
henriette geint.

« ah. un temps. bon. »

mistral laisse échapper un petit rire, pas triste, pas moqueur, résigné. il s'étire le visage en arrière avec les deux paumes de ses mains, il doit y laisser un peu de poussière. il rit à nouveau, ouvre la portière : cela le fait rire d'ouvrir la portière si vite.
ainsi il s'en extraie, et la voiture grince à nouveau ; de plaisir cette fois-ci, semble-t-il. mistral serre les dents, se retient de siffler un salope gratuit. cette voiture ne l'aime pas, il l'a bien senti, elle déteste son poids sa taille sa méfiance, elle le déteste, il le sent bien. il n'est pas assez bête pour penser que les objets faits par la main des hommes n'ont rien d'humain, n'ont ni griefs ni pulsions, il a créé trop de choses pour ignorer leurs émois, et cet objet-ci ne l'apprécie pas, il le sent. ça, ça le fait moins rire.

il sort, et déjà il ne voit pas vraiment ce qu'il pourrait faire. certes, comme tous les apprentis de la forge, mistral s'était exercé à la mécanique auto sur une reproduction de l'unique véhicule motorisé de l'île, soit la navette du camp, mais cela faisait longtemps, si longtemps… pour le coup, il lui faudrait compter sur sa mémoire (il ne lui faisait pas confiance) et son pouvoir (il devrait lui faire confiance) pour parvenir ne serait-ce qu'à identifier le mal dont souffrait le véhicule, si ce mal était autre qu'un simple et définitif départ à la retraite sans préavis. partir une après-midi d'été… elle en avait de la chance, sa caisse.

« enlève le frein à main, si tu l'as mis. on va se mettre sur le côté, »

il commande presque. il prend les choses en main, il les prend même à bras le corps : après avoir refermé la porte, toujours sans délicatesse, il s'arc-boute immédiatement, prend d'une main la bordure intérieure de la portière, fait entrer son épaule par la fenêtre, et se met à pousser. légère malgré sa haine de lui et la présence d'henriette dans l'habitacle, la voiture suit son impulsion, peut-être un peu trop bien, la carne ! : entraîné par le poids, et désireux de ne pas laisser le véhicule s'échapper, mistral abandonne dans son épreuve de force une, puis deux sandales. sous ses pieds, le bitume puis les graviers du bas côté sont brûlants, mais il ne les sent pas. en revanche, il sent : le frottement minéral sous la plante de ses pieds, une douleur diffuse dans son épaule gauche, la poussière qui s'invite dans son nez ses yeux ses poumons. il tousse, contourne la voiture pour se poster devant le capot. il se masse l'épaule, le regard absent.

à travers le pare-brise qui réfléchit la lumière pulvérulente du soleil, il perçoit la silhouette d'henriette, lui sourit. c'est comme ça qu'il l'aime bien, henriette, pas tout à fait là, pas toujours dans le même plan, un peu comme sur une photo d'antan qu'on garderait dans son porte-monnaie. en fait, il aime bien henriette, tout simplement. avec un autre, il se serait agacé de l'événement, aurait pesté, aurait fait peser sur l'autre toute la responsabilité de sa colère muette : mais henriette… c'était impossible de lui en vouloir. on en veut pas à l'imprévu d'être imprévisible, on en veut pas à la poudre d'or, pourtant si tangible, de disparaître à son bon vouloir en fin de soirée sans laisser dans vos cheveux autre chose qu'un chaud souvenir. on en veut pas à henriette, on suit le mouvement, on (et c'est mistral, ici, et seulement lui) suit ses mots qui ne mènent nulle part mais qui font sautiller avec entrain.

il soupire, ouvre finalement le capot. henriette est sorti.e il lui semble : il ressent sa présence à la fois tangible et aérienne près de lui.

« je ne promets rien, tu le sais hein ? »

pas de promesses entre eux deux, surtout pas, seulement des prévisions.
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(terminé) mysterious object at noon — mistral Ven 21 Juil - 17:43

Iel pose son front sur le volant, chaud du soleil qui traverse le pare-brise comme une loupe immense qui en amplifie l’ardeur, et prend une inspiration très longue, remplit ses poumons de l’air tiède et lourd de la fin du printemps qui ne lui apporte aucune quiétude. Henriette reste là un instant, les yeux fermés très fort, jusqu’à ce que se dessinent derrière ses paupières les formes abstraites de son angoisse. Iel vit cette mort de la voiture – qu’iel imagine déjà irréversible – comme un petit deuil à une échelle toute relative, le départ d’une chose anthropomorphique dans laquelle iel avait versé du coeur, un peu, au fil de ses très grandes joies et de ses très grandes peines.
Le rire de Mistral lae rappelle au monde, et iel réalise alors qu’il est honteux de se montrer dévasté-e par une voiture qui tombe en panne. Les enceintes laissent toujours filtrer une mélodie tranquille et nostalgique, qui accompagne l’immobilité du paysage que Henriette avait vu défiler à l’aller, déformé par la vitesse. Iel se sent hébété par la musique au son très lisse qui s’écoule par les fenêtres comme un miel pur, sans la déformation rugueuse des vibrations du moteur ; hébété aussi par l’air statique dans l’habitacle qui ne porte plus l’élan de la fuite en avant perpétuelle qu’iel avait mené dans cette voiture maintenant arrêtée. Iel suit des yeux Mistral, qui s’extirpe tranquillement de la petite carcasse de métal, et ne bouge pas, pas encore, regarde les éclats du soleil qui traversent la toile des feuilles pour venir s’échouer sur le capot et y dessiner une mosaïque de lumière douce.
Je suis dégoûté-e… Et je suis trop désolé-e, surtout.
C’est une excuse jetée par la portière ouverte, pathétique sans implorer d'apitoiement. Henriette s’en veut, un peu, d’avoir privé Mistral de la quiétude d’un jour de congé loin de la forge et de son bruit incessant, de sa chaleur écrasante, et loin du travail qui prenait au corps. L’aventure promise les avait mené là, sur une route anonyme, arrêtés face au paysage plat et ordonné d’une banlieue paisible et inintéressante.
C’est la faute de Swan, j’en suis sûr-e – tu connais Swan ? – je le savais, j’aurais jamais dû lui faire confiance, je l’ai laissé trafiquer mon auto et voilà ! Je vais lui envoyer un message, attends, attends, iel abuse trop.
Iel fouille dans les vestiges de sa vie parsemés dans la voiture immobile pour y dénicher son rainphone et, de sa colère puérile, envoie à Swan le message annoncé ; comme si sa rage seule suffisait à faire redémarrer le moteur. Iel découvre la voiture en prolongation de sa personne : iel avait toujours voué à l’auto la confiance aveugle que l’on voue à son propre corps, avait cru à sa santé tant que la nausée ne se faisait sentir ; c’était un lien étrange qui menait à une trahison qu’iel avait cru impossible, celle de la machine enfin détachée de l’humain. C’est pour cela qu’iel se laisse faire, suit sagement les instructions sans trop se mouvoir, sans trop écouter, trop déçu-e encore pour prendre l’initiative—c’est seulement quand iel sent la voiture avancer doucement, sous l’action d’une force paisible et extérieure à la constance des montagnes, qu’iel se reprend.

Attends, attends, j’aurais pu le faire, Mistral, tu sous-estimes trop mes muscles !
C’est déjà trop tard, et Mistral lui sourit à travers le pare-brise, de ces sourires auxquels iel avait droit et qu’iel prenait toujours comme un petit cadeau qui les liait sans mots. Henriette, dans l’insolence de son affection, aime Mistral sans détour. Iel prenait sans hésiter l’amitié pudique qu’il lui témoignait parfois, dans l’absolu de sa sincérité qui rendait grandes les petits choses qu’il faisait pour ellui. Apaisé-e, iel sort de la voiture, étire ses bras et son dos comme un chat qui s’éveille ; l’air sent la poussière et porte une brise tendre qui vient s’échouer sur ses joues rondes. Iel rejoint Mistral à l’avant de la voiture, figure brave sur le goudron chaud, dont Henriette embrasse la constance.
Debout à côté de lui dans un recueillement plein de reconnaissance, iel regarde sous le capot ouvert le moteur qui se dévoile, avec l’impression bizarre de contempler une bête éventrée—l’instant est étrangement solennel, alors, iel peuple le silence d’une joie retrouvée, tendre et honnête dans son optimisme.
Je croise les doigts, j’ai confiance en toi, mon coeur.
L'encouragement est ponctué d'une claque dans le dos, donnée du plat de la paume avec une force brute qui se révèle pleine d’enthousiasme, comme pour abattre la distance rigoureuse qui se maintenait entre elleux. Henriette était un-e saint-e à l’amour vrai, à la chaleur familière et désinvolte qui s’offre sans frémir.
Attends. Tu diras à personne que j’ai failli pleurer pour ma voiture, hein ?


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(terminé) mysterious object at noon — mistral Mer 30 Aoû - 11:58
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at noon
avec henriette | juin 2023
mistral cale le capot à l’aide de la tige de fer prévue à cet effet puis penche la tête de côté afin de maintenir le contact visuel avec henriette qui semble gentiment dévasté.e, dévasté.e comme on l’est lorsqu’on est adulte pour les choses que l’on aime trop par rapport à ce qu’il est autoriser d’aimer. on est dévasté ainsi, et le plus dur n’est alors pas la déception de la perte sans importance et pourtant essentielle, c’est la honte enfantine de vouloir pleurer alors que l’on est grand, maintenant, les grands ne pleurent plus.
avant de se pencher sur le moteur, de l’ausculter comme il devrait le faire pour déterminer le mal dont il souffre, alors qu’henriette y apporte déjà quelques explications, au moins des éléments de contexte, des comorbidités (avoir été manipulé par swan en était visiblement une, l’autre étant sans doute son âge si élevé qu’il n’en était plus vénérable mais seulement inquiétant), mistral fait la moue, se mord la langue alors qu’il masse à nouveau son épaule endolorie. il avait été idiot et prétentieux, mais il se dirait simplement que la voiture le détestait et s’était faite plus cruelle pour lui.

« swan ? siegfried ? le gladiateur ? je connais, oui. un peu. il est bon, à l’arène. enfin. pas tant que ça. c’est pour ça que j’aime bien. »

il se penche au-dessus du moteur sans rien toucher, portant un jugement presque dégoûté sur cette mécanique grouillante et huileuse, grasse et noire qui fait la joie de certains de ses collègues. s’il avait pu, il aurait sorti un mouchoir, l’aurait pincé entre son pouce et son index pour commencer à trifouiller dans les entrailles de la bête, une moue dédaigneuse aux lippes. il ne le fait pas.

« là… il commence la phrase, aspire de l’air entre ses dents, c’est un air chaud et épais, ça a goût de pétrole, eurk. il renonce à la phrase, se tourne vers henriette, autant accusateur que surpris. et depuis quand tu laisses n’importe qui toucher ta caisse, de toute façon ? »

la claque dans le dos et la bonhomie retrouvée le rassénèrent un peu. il entend mon coeur, il se dit que sa mère devait l’appeler ainsi, quand il était plus petit, car il avait un jour été petit, et un jour on lui avait dit cela sans qu’il n’ait derrière lui un historique de réparations en tout genre (il ne faut pas entendre par là qu’il n’apprécie pas sa relation de vassalité vis-à-vis d’henriette, au contraire : c’est car il est créateur, et qu’iel est oisif.ve, parce qu’il est trop lourd et ellui trop aérien.ne que leur relation a un peu de sens pour son esprit quelque peu étriqué et émotionnellement bien trop pudique). la présence d’henriette est une invocation sans chance de succès de l’enfance, à bien des égards.

« hmmmm, tu crois surtout en moi parce que je suis ton seul espoir. moi je crois pas en moi, il secoue la tête, pas à ce sujet là en tout cas. »

il se prépare à la déception. il lea prépare à la déception.

« ah, henriette ! grondeur, il hausse les bras, les laisse bruyamment retomber contre ses cuisses, c’est le bruit trop humain de la fatalité grecque. trop tard. je vais le dire à tout le monde, je suis désolé c’est comme ça. tous mes amis, toute l’île sera au courant. »

il fait une blague, bien sûr qu’il fait une blague, comme si un immense pourcentage de tous ses amis n’était pas là près de lui, comme s’il ressentait un quelconque lien entre lui, mistral désorgues, et l’île entière, cette entité informe indolore incolore qui fluctue et dont on entend parler sans comprendre ce que cela veut dire, une communauté d’êtres si dissemblables et si mesquins ; il fait une blague, mais avec cette voix lasse et claire qui convient si bien aux sentences irrévocables.

« bon ! »

et il claque des mains, une fois. il est temps de se mettre au travail. alors qu’il se penche au-dessus du moteur, que ses doigts viennent toucher les bougies et qu’il les y brûle, il demande, plus pour occuper lea conducteurice que par nécessité :

« tu peux sortir le…. un livre avec des infos sur la voiture ? t’en as un ? et genre… une serviette, n’importe quoi. pour la graisse. »

avachi sur la voiture, un bras plongé dans ses entrailles ferreuses, il atteint le distributeur.

« oui, bah forcément si on fait n’importe quoi avec le… machin, je sais pas le mot en français, putain, il est con ton pote ! bon, j’imagine que t’as pas d’outils, je vais voir ce que je peux faire, mais sans voir directement le truc je dis pas. »

du bout des doigts, il tente de détecter la faille, de visualiser par le toucher l’état initial du distributeur et d’imaginer comment une pièce en bon état devrait être. il ressent un chatouillement dans la paume alors qu’il fait appel au pouvoir de réparation que lui a conféré son père, un peu par accident, sans trop y penser, sans trop le développer.
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(terminé) mysterious object at noon — mistral Ven 29 Sep - 17:50

Mais non je laisse pas n’importe qui toucher mon auto ! Mais c’est Swan, je sais pas, j’ai baissé ma garde ; on a vécu des choses ensemble, ellui et moi… J’ai été naïf-ve, elle m’a eu-e ! La présence de Mistral l’empêche de s'appesantir sur la tragédie malheureuse de la mort de la voiture, avant même que ses joues ne prennent le goût du sel—il y a un rire dans la théâtralité de sa recomposition de cette nuit-là, où Swan avait (peut-être) mis à mort cette voiture à laquelle Henriette prêtait une identité propre. Iel était au fait de la réalité profonde de la trahison mécanique qui l’avait frappé-e, savait que la voiture était vieille et avait suivi pendant des années les quêtes sacrificielles de saon propriétaire, avait arpenté la ville et ses alentours bien après minuit dans des élans incertains d’aventure et d’enthousiasme.

Iel est insensible à cette déception annoncée, et ne serait pas non plus véritablement déçu-e : Henriette se reprendra et trouvera, plus tard, des vertus à leur infortune, en fera une anecdote tendre et joyeuse qui se dit en soirée, et sera reconnaissant-e du lien tissé entre ellui et Mistral à l’issue de cette scénette quotidienne qui se dessine avec la mer en fond, très loin, à l’ombre des platanes qui bordent la route. Il lui fait une blague et ça lae surprend, d’une certaine manière (iel l’avait plutôt connu cynique et trouvait habituellement ellui-même l’humour dans ses râleries), assez pour dissiper sa détresse ; iel met ses deux mains sur son crâne, et prend un air désespéré et dramatique déjà trahi par un sourire : nooooon Mistral, pitié ! J’ai déjà trop souffert !
Ça lae fait rire, d’imaginer Mistral propager le ragot d’ellui pleurant pour sa voiture dans des cercles sociaux que Henriette reconstitue mal – il ne lui parlait pas souvent de ses ami-e-s – mais qu’iel invente à son image, des forgerons stoïques et grands qui n’ont que faire de ses malheurs d’enfant terrible dont l’affection pour sa voiture est trop grande pour être respectable.

À sa demande, iel va fouiller dans le coffre de la voiture à la recherche d’un livret qu’iel sait inexistant ; iel fait au moins semblant pour ne pas paraître plus inconsistant-e qu’iel ne semblait déjà l’être. Oui, oui, je vais chercher ça. En ouvrant le coffre, Henriette redécouvre les stickers laissés par ses passagers enivrés, ses amis, ses connaissances, et les parfaits inconnus qu’iel avait déposé en bas de leurs immeubles à la fin de soirées qui se ressemblaient toutes dans le kaléidoscope des souvenirs de la bête ; car ce n’était plus les souvenirs de Henriette, mais bien ceux de la voiture, à qui iel prêtait, un peu pour rire, une vie propre et une mémoire qui allait disparaître. Iel revient vers Mistral et lui tend le t-shirt d’un groupe de punk new-yorkais insupportable, et lui épargne l’anecdote du soir où Henriette s’était battu-e avec le bassiste, et comment iel s’était retrouvé-e bannie du bar où iel les avait écoutés ; l’histoire serait racontée une autre fois, et iel n’épargnera aucun détail, toujours certain-e du bien-fondé de la bataille. Tiens, tu peux t’essuyer les mains là-dessus, leur musique était pas ouf.

Iel s’accroupit, le dos contre la carrosserie chauffée à blanc par le soleil dont les arbres ne savent pas les préserver, pour ne pas donner l’impression à Mistral qu’iel supervise sa spéléologie des troubles de la voiture : iel est de ces enfants de la chance qui en sont nés dénués, et n’a aucune bénédiction à offrir pour guider sa main et alourdir de magie l’appel fait à sa propre hérédité. Je te jure, je pensais qu’il comprenait ce qu’iel faisait, mais c’est n’importe quoi, là. J’ai pas d’outils, j’ai rien, je marchais à la confiance et c’est tout. Henriette regarde le ciel, très bleu et découpé par des nuages blancs dont iel peut suivre l’avancement tranquille, et se tourne vers Mistral, qu’iel regarde d’en bas. Si tu peux pas la sauver, c’est pas grave, j'appellerai, euh, Mars ? Ou Leïla, peut-être ; enfin, tu dois les connaître, c’est tes adelphes, non ? Ça me ferait juste chier que tu sois obligé d’attendre là pendant des heures. Iel imaginait aisément Mistral parcourir à pied la distance qui les séparait de l’isthme, sa grande silhouette avançant d’un pas tranquille dans le sens contraire du vent, entre la route et l’océan, placide et déterminée. Iel trouve ça absurde, mais reconnaît dans cette image toute la constance qu’iel aime chez lui.
La vérité, ça se trouve, elle est juste trop vieille, mon auto… Tu sais que je l’ai achetée pour genre, cent balles ? à mon ancien coloc, là, Ruben. Ohlala, je vais devoir dire à Ruben que j’ai tué la voiture ! Je pourrai jamais la remplacer, elle a trop une valeur sentimentale !!


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Mistral Désorgues
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(terminé) mysterious object at noon — mistral Ven 3 Nov - 14:25
mysterious object
at noon
avec henriette | juin 2023
henriette lui donne un vêtement qui n’a sans doute pas souvent vêtu qui que que ce soit, qu’iel lui passe sans regret ; un t-shirt dont on aurait pu se servir comme d’un drapeau pirate en passant un bâton dans les deux manches et en l’agitant au loin, vers la mer, comme pour dire voilà ce qu’on fait à ceux de votre espèce, on les défait de leurs frusques et on vous fera la même chose ! ainsi on revenait toujours, dans les déboires d’henriette où iel entraînait mistral en lui saisissant la main (iel arrivait toujours à le faire s’engouffrer dans des espaces si étroits qu’il ne les aurait jamais vus par lui-même, si étroits qu’il ne les voyait jamais avant que d’être arrivé de l’autre côté), à une dimension onirique et enfantine de la réalité, où les choses petites sont trop durement vécues et où les choses trop grandes demeurent des impensés. le ciel est ainsi toujours plus bleu, parfait justement pour y lancer un tel affront, et en rire sous cape.

« ah, ok. »

c’est dit avec une très légère surprise et un peu d’amusement, l’amusement de celui dont on vient de déciller le regard par des évidences enfantines et oubliées. oui, sans doute pouvait-on, devait-on se permettre de mépriser ainsi le reliquat d’un mauvais artiste, d’un mauvais artisan. peut-être était-ce seulement un peu cruel de le rappeler. les joies partagées étaient souvent cruelles pour ceux qui en étaient exclus, et mistral avait longtemps été cruel comme cela, avant de ne plus l’être et de se rendre compte que ça n’avait pas d’importance, la cruauté des gens heureux.
alors il ne s’en émeut pas, se remet au travail, après avoir avoir fait du t-shirt une boule encore plus noire, encore plus froissée, encore plus importable. il sourit, replonge sa main là où il avait trouvé cet organe mécanique atteint d’une fièvre toute humaine.

« marcher à la confiance, hein ? ça te va bien, des trucs comme ça. »

sa voix est un peu étouffée, il parle sur une expiration, tout penché qu’il est sur la voiture.

il se redresse, sent bien que ça ne passe pas, encore. le feu au bout des doigts, il ne l’a jamais eu, ne l’aurait jamais, l’étincelle de vie qui lui aurait permis de remodeler la chose, un peu ; et la capacité à réparer, une drôle de négation du faire et du défaire, du faire et du détruire, voilà, c’était ça, réparer. renforcer un statu quo. un observateur pourrait se dire qu’il aurait dû être bon à ça, mais ça n’est pas le cas. il est des injustices comme celle-ci, ça n’est pas grave. les gens meurent, et lui ne répare rien ; alors plutôt, c’est tout aussi grave.

il se redresse un petit peu, chaque main appuyée à une extrémité du moteur, dans la largeur. les bras tendus, ses coudes ouverts s’entre-regardant, il semble un chef de guerre résigné qui contemple et voit dans la défaite d’aujourd’hui la chute prochaine de son empire.

« il aurait fallu qu’elle marche moins à la confiance, et plus au contrôle technique... je pense pas y arriver. »

il a envie de dire : malheureusement.. il ne le dit pas. la pudeur s’impose.

c’est par pudeur alors qu’il fait mine de ne pas entendre la suite des lamentations, qu’il laisse ainsi henriette s’épancher sans lae regarder, regretter ce qu’iel a laissé faire alors qu’iel avait la certitude d’avoir le droit d’être en confiance. c’est là que mistral entend leur écart d’âge, et de maturité, ou peut-être seulement d’expérience. henriette apprendrait à son tour.

« oui, je vois qui c’est. je travaille avec elle, enfin, je la croise, et ellui, on traite ensemble, parfois. bref. »

il ne veut pas, ne peut pas en dire plus sur ces deux personnages si proches et si lointains, sur ces deux enfants de son père avec qui, comme souvent, il ne se sent aucun lien particulier, toute ressemblance de comportement ou de caractère étant d’ailleurs reçue avec un certain malaise, une certaine méfiance. il vaut mieux rester des étrangers se heurtant parfois du bout des yeux, et ignorer ce sang en commun qui ne signifie rien.

mistral, toujours dans cette position de démiurge accablé, le cou rentré dans les épaules, le corps ancré dans le sol mais quasiment prêt à basculer dans la gueule ouverte du monstre mécanique, encore fumant, encore injuste, laisse tomber son menton contre son torse, fatigué à l’idée de se redresser, de refaire face au soleil, à la permanence de l’échec. mais il se voit aussi attendre là, avec henriette : ellui qui trouve de quoi rire de la situation, mille et une histoires à conter, trouvées dans le bitume craquelé du bord de route ou dans les lignes de la main de mistral qu’iel aurait saisi sans rencontrer de résistance. ils seraient là, tous les deux, assis dans l’ombre de cette machine faite âme et devenue tombe, à attendre ; l’attente étant une immobile projection dans un futur qu’on espère voir surgir au loin, leurs deux natures, foncièrement opposées, l’une mouvante et insaisissable, l’autre stagnante et lourde, trouveraient à s’entendre pour passer autrement cette après-midi.

et puis, et puis, il y a l’histoire de la voiture. mistral n’en pense rien, des cent balles, du colocataire, ça n’a aucun intérêt, ça lui passe par une oreille et ressort par là, il l’a déjà oublié, voilà. mais il a entendu : j’ai tué la voiture, je pourrai jamais la remplacer, elle a trop une valeur sentimentale !
mistral trouve bizarre l’idée qu’henriette se pense capable de meurtre, capable de tuer une chose sans autre âme que celle qu’iel a mise dedans ellui-même : se croyant de la race des tueurs, iel s’accuse en réalité d’être de celle des suicidés, de ceux qui commettent l’irréparable, enfin l’irréparé.

ça ne lui plaît pas beaucoup. pour mistral, il est des choses qu’henriette ne devrait pas penser.

alors, sans empressement, sans espoir, avec cette fatigue du devoir cent fois accompli, toujours incomplet, sa main vient de nouveau chercher cette faiblesse de la chose. il s’y heurte un peu les doigts, s’en écorche un, se râpe l’intérieur de l’avant-bras, vient de nouveau retrouver le distributeur, y met un peu de coeur, et beaucoup de ce qu’on a fait de lui. il attend. il n’y a pas d’épiphanie, de lumière, de fanfare.

tranquillement, il rabat le capot, le tenant du bout des doigts le plus longtemps pour ne pas qu’il claque trop fort, pour que la voiture oublie l’affront impudique qui venait de lui être fait, l’indécence du regard que mistral avait jeté sur elle et ses entrailles.

il va se poser en face d’henriette, se penche pour lui tendre la main, l’aider à se relever. ça lui fait mal au dos.

« on peut y aller maintenant. »

l'accroc dans la trame de l'après-midi avait été réparé, et il fallait reprendre la route.
il fallait rester pudique dans son bonheur.
bien allumé à bord du taxi lunaire, lumière défile sous les réverbères

by emme


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