Naissance aventurière, intrépide et toujours prête à s’amuser mais également trop jeune pour être mère. voici un bref portrait de la femme qui mit Susano au monde un jour de mai. à fréquenter le dieu de la guerre quelques mois plus tôt, elle y gagne un enfant qui lui causera bien des soucis mais dont elle tentera d’assumer la responsabilité seule telle la battante qu’elle est.

0 à 8 ans Susano, elle tape les garçons à l’école. elle veut jouer avec eux mais l’envie n’est pas partagée. alors elle pleure et elle frappe. c’est sa manière de répondre aux coups qu’elle se prend mentalement. enfant perturbée, c’est écrit sur ses carnets. on la reprend plus d’une fois, mais elle n’en fait qu’à sa tête. avec si peu d’années au compteur, elle démarre déjà son combat. ses coups font mal, ses poings assaillants se ruent sur les corps et visages de ses camarades. accompagnée d’une colère déchaînée, il lui arrive de ne s’arrêter que lorsqu’elle ressent la satisfaction du sang d’autrui coulant sur ses mains.

9 ans (tw; suicide) pourquoi maman pleure-t-elle? quand son cœur verse une larme, celui de Susano se froisse. est-ce de ma faute? cette question, elle la garde dans un coin de sa tête, au chaud, s’assurant que cette pensée qui la torture restera son fardeau à elle seule jusqu’à ce qu’elle ne l’emporte dans la tombe. on a tous conscience que la mort viendra frapper à notre porte un jour. on sait tous qu’un jour, c’est notre mère qu’elle emportera avec elle. pourtant, nous n’y sommes jamais préparés. encore moins à une période si juvénile. nulle enfant n’a les épaules assez robustes pour accueillir le trépas d’une mère. mais dans un élan de force puisé d’on ne sait où, Susano se jure de devenir les épaules qui auraient pu porter l’immense chagrin de sa défunte mère qui ne lui laisse pour seul héritage, qu'une lettre apprenant à Susano un morceau de sa vie que sa mère n'avait jamais trouvé la force de lui avouer.

10 à 21 ans si son enfance était faite de rejets de la part des garçons avec qui elle pensait avoir tant en commun, sur Nausikaa, rien n’avait changé. regarder ses adelphes espérant un jour caresser l’espoir d’être l’un d’eux, ce fantasme absurde lui plantait une épine dans le cœur chaque fois qu’elle se prenait à y penser. regardant son reflet qui lui déplait tant dans le miroir de sa chambre, elle y observe des lacunes. il arrive qu’une larme salée lui échappe et ruisselle sur sa joue déjà balafrée. de profil, la vue lui déplaît. c’est avec un dégoût ostensible qu’elle observe les courbes naissantes de son corps.

dehors, elle garde un œil attentif mais discret sur ses frères qui eux, sont à l’image de ses fantasmes d’adolescente envieuse. les muscles de la jeune fille se développent, sculptés par un héritage de son père qui ne viendra pas à sa rencontre. mais ses muscles sont plus ténus que les autres membres de sa famille. et à plusieurs reprises, lorsque les autres sont assoupis, Susano se lève et analyse à maintes reprises ce visage si féminin, qu’elle ne méprise pas spécialement mais qui n’est pas à son image pour autant.

21 à 31 ans maintenant adulte, l’esprit de Susano commence à s’éclaircir, les nuages encombrant ses pensées se dissipent mais elle se fait une raison, son père ne viendra probablement jamais. lors de ses plus jeunes années, elle a tenté d’être comme eux, ses frères revendiqués. ils devaient avoir quelque chose qu’elle ne pourra jamais obtenir, une qualité hors de sa portée. elle est bien seule et elle en souffre. sa quête d’être elle-même se doit de passer par celle d’être comme eux. ça, elle ne le comprend pas. alors elle laisse tomber mais le fait avec honte. elle place l’envie d’être remarquée à son tour dans un recoin de son cerveau où elle laissera la poussière s’installer jusqu’à peut-être la recouvrir complètement. son périple de la colère à la sagesse débute dès le moment où elle entame sa vie d’adulte, laissant derrière elle, dans un district qui n’était pas le sien, sa souffrance. gardant à l’encontre de sa volonté, les vestiges de celle-ci.

une année avant ses trente ans, Susano rejoint les spartes, trainée par l’un des membres. si elle ne partage pas forcément les idées du clan, elle les honorera tout de même afin d’avoir un but. finalement, après avoir perdu tout espoir que son père vienne à son encontre un jour, il se décide enfin à la considérer digne d'être sa fille.