tw // abus sur mineur, violence, mort

Naissance maman écrasée par un monde qu'on lui a vendu trop beau, portée par la parole d'un tout grand qui transmet des vilains rêves. mais on dit que si tout le monde croit à un même mensonge, alors il devient réalité. c'est sûrement pour ça que j'avais l'air d'une folle même petite, car je faisais trembler ce tissus d'horreur par mes simples refus. maman a rencontré hadès quand elle était âme en peine et trop fragile, on ne lui a jamais souhaité une longue vie. maman est morte quand je suis née et mon beau-père a désiré m'appeler eve. vilaine ironie, on m'a câliné en me disant que j'étais source de vie, et que là-haut ils ont préféré me sauver et laisser maman partir en paix.
8 ans ça fait des années maintenant, j'étais encore toute petite mais on me regardait déjà comme si j'étais meurtrière. même les adultes m'évitait là où on habitait avec mon beau père. le seul qui n'avait pas peur c'était celui à qui on chantait les louanges. je ne l'ai jamais aimé mais toute petite, je ne pouvais pas faire grand chose. alors sous les pressions de ses paroles dégoûtantes qu'il habillait de jolis mots, je ne disais rien et j'hochais la tête. j'étais pétrifiée et j'en ai jamais parlé. ce n'est plus ma vie et les mauvais maux sont enterrés de force, encore malades.
10 ans il y a cet âge où on prend conscience des choses mais qu'on arrive pas trop à les assimiler. c'est à cet âge où les mains du tout grand m'ont paru vraiment dégoûtante et que j'ai commencé à montrer les signes d'un refus évident. ça ne lui a jamais plus et il essayait tant bien que mal de me noyer l'esprit de ces phrases qui te donnent un peu d'importance même toute petite.

- tu as quelque chose de spécial. c'est qu'ils sont tous baignés dans l'envie d'être bénis comme toi par ces forces.

je me rappelle qui ne prenais même pas la peine d'arranger ces mots pour donner quelque chose de crédible. parce que j'étais toute petite et il se moquait de savoir si je comprenais ou non, tant que j'entendais les jolis mots car tout le reste est encore flou à l'arrière de mon crâne.
mais j'étais pas bête même toute petite, et j'ai quand même repoussé sa main dans un geste incontrôlé et je lui ai fait mal sans savoir comment, mais l'articulation de son index s'est cassé alors que la frappe d'une toute petite n'est pas si violente.
puis j'ai eu mal, et je n'ai pas vu la lumière du jour pendant quatre mois. à l'école on s'en fichait un peu que je ne sois pas là. moi aussi je m'en fichais de ne pas être là-bas. mon dos me brûlait et à chaque fois qu'on descendait me voir pour savoir si j'avais compris mes fautes et que je persuadais d'avoir ma vérité, j'avais encore mal.
11 ans depuis tout ce temps j'étais à l'école et je ne comprenais pas pourquoi je réussissais moins bien que les autres. pour tout avouer je ne réussissais pas du tout. les mots me semblaient compliqué et quand je devais lire, les phrases se mélangeaient. ils parlaient trop, trop longtemps alors au final je finissais par regarder ailleurs et trouver un autre point sur lequel jeter mon dévolu.
je crois qu'on ne m'aimait pas beaucoup là-bas aussi car à cause de moi il y a eu quelques problèmes. de toutes manières je ne les aime pas non plus.

mais un jour à force de me pousser de partout, je crois que ça m'a ennuyé pour de vrai et j'ai rendu les coups, pas très forts, et pourtant son épaule s'est déboîté. mon beau-père m'a attrapé les cheveux pour rentrer en enfer. je pensais qu'il m'aimerait un peu, mais même en étant au courant de ce que le tout grand faisait, il me fixait comme si c'était normal. j'ai compris qu'il devait être comme maman, déjà noyé dans les mensonges qu'on utilise en vérité.
c'est là aussi que j'ai su que mon beau-père n'était pas mon père, et que tout cette histoire de divinité au dessus du reste n'était pas forcément qu'un mensonge. et il m'a parlé de nausi-quelque chose. il m'a emmené là-bas mais la brume l'empêchait tout. désespéré, je pense surtout qu'il en avait marre de moi et de devoir me garder alors que j'attirais les punitions. il m'a laissé là devant l'eau, a promis qu'il reviendrait.
je ne l'ai jamais revu. à la place une jolie dame est venue m'aider et c'est là que je suis arrivée à nausikaa.

j'ai eu une cérémonie d'arrivée ou j'ai découvert que je n'étais pas la seule à exister de manière complexe et c'est là que j'ai appris que mon père était celui dont tout le monde évitait le regard. alors on s'est mis à m'éviter aussi. ça n'a pris qu'une dizaine de minute, entre le moment où je me pensais comme tout le monde avant de replonger dans ce malaise qui me constitue depuis toute petite. je les ai directement détesté comme les touts petits de l'école.
22 ans mon adolescence était à l'image de mon enfance, il n'y a rien à dire. moins je voyais les autres, mieux je me portais. peu de temps après ma sortie de la colonie, j'ai fini traqueuse pour récupérer les demi-divinités en peine de trouver l'île, celles toute petites qui ne se sont pas encore faîtes dévorées. ou les demi-divinités qui ne savent pas bouger leurs bras pour se sortir de là. j'ai cru qu'en devenant traqueuse, j'éprouverai une quelconque sympathie envers eux qui se pensent supérieur, à les voir un peu pathétique.
mais rien a changé, et mes présences font crever les mots et imposent le silence sans savoir pourquoi.
26 ans je vis toujours de la même manière, je viens de recouper mes cheveux.