naissance & enfance enfant imprévu laissé aux soins d'un père inintéressé. celui-ci passe peu de temps avec son fils, le laisse plus souvent qu'autrement aux soins d'une nourrice embauchée pour l'occasion. et lorsqu'il se marie, avec deux petites filles s'ajoutant à la famille, yeon fait officiellement partie des meubles. il cherche désespérément l'amour des adultes autour de lui -adore ses soeurs-, mais ça ne mène pas à grand chose. constate seulement que ce sont ses bêtises qui réussissent à le propulser au centre de l'attention, bien que négative. continue ses conneries dont la gravité grimpe en crescendo au fil des ans, alterne phases plus calmes et plus explosives, bien conscient de la réputation de son père. c'est que jun-seo se fait point d'honneur à le lui rappeler, sur un ton glacial. ils cherchent à canaliser ses tantrums, exaucent chacun de ses caprices, visiblement trop obtus pour comprendre qu'il n'en a rien à faire des cadeaux. les employés ont pitié de lui, s'efforcent de lui remonter le moral. ce n'est pas très concluant.
11 ans il est forcé de quitter le nid, et ça le terrifie. la satyre lui explique tout ce qu'il doit savoir — les dieux, les monstres, la colonie et tous les événements inexplicables qui s'étaient produits dans sa vie jusque-là. c'est un yeon bien timide, constraste avec le petit monstre qu'il était à la maison, qui lui pose mille et une questions. ce fut tout un exploit de retenir avalon pour un deuxième round d'engueulade avec son père qui avait volontairement omis de lui faire part de tout cela.
ses premiers jours au camp sont misérables. incapable de réconcilier tout ce qu'il avait vécu avec ce qui se passe sous ses yeux. être un visage parmi tant d'autres n'aide pas non plus.
14 ans ne pas être réclamé, après trois ans, lui pèse plus qu'il n'aimerait l'admettre. la cabine d'hermès, où il réside, est trop pleine. les autres gamins non-revendiqués lui rappellent seulement le désir d'appartenance qui brûle toujours au fond de lui. il a beau traîner avec les enfants d'arès, attiré par la turbulence et la violence inhérente à ceux-ci, il sait pertinemment qu'il n'est pas un de leurs. éclater le nez d'un adolescent un peu trop hardi et vantard à son humble avis n'y a rien changé.
il s'était défilé, ce soir-là, préférant la quiétude des bois environnant au brouhaha de sa cabine. ou seulement trop fier pour qu'on le voit pleurer. souhaiter être aimé, avoir sa place quelque part. et c'est ainsi qu'elle le réclame, aphrodite. seul, les joues barbouillées de larmes et en pleine nuit.
18/20 ans il s'est calmé, yeon. ça avait été difficile de s'adapter aux changements, au début. troquer le chaos de la cabine d'hermès pour l'ordre de celle de ses adelphes. un brin aliénant, aussi. se console dans les similitudes, à défaut de trop se pencher sur leurs différences. il n'avait jamais eu d'intérêt pour qui que ce soit, trop occupé à en vouloir à la terre entière, mis à part une ou deux amourettes. ça a changé, avec ariel, et dire qu'il a été swept off his feet est un understatement.
il s'est jetté corps et âme dans cette relation, s'est plié à chacune de ses demandes, chérissant tout ce qu'il lui offrait (pas beaucoup, au fond). ne devient qu'une ombre de lui-même, éclipsé par un soleil plus brillant. mais il l'aime (non), donc tout va bien. sourit, yeon, crève un peu de l'intérieur.
on l'envoie en quête et ça l'éloigne d'ariel, de ses tirades incessantes sur sa fragilité — l'en avait presque convaincu. ils s'en sortent plus ou moins indemnes, malgré les insultes de son binôme à l'encontre d'apollon. c'est brutal, exaltant et il se sent vivant. présume que c'est normal, après avoir flirté de près avec la mort.
le retour à la normale, après les semaines avec sasha, est étrange. le comportement de son copain l'agace, mais il n'arrive pas à se résoudre à lui tenir tête, à s'affirmer. continue de jouer son rôle.
21/22 ans ans au final, c'est ariel qui met fin à la relation, écorche chacune de ses insécurités au passage. à peine sorti du camp que nausikaa est teintée de mauvais souvenirs. file à new-york, met le plus de distance possible et se fiche bien de crever dans une ruelle, pour peu qu'il arrive à fuir ses démons. son premier appartement est miteux, son premier boulot est pénible — bien loin du luxe dans lequel il est né, yeon, mais ça arrive à le distraire. et quand ce n'est pas le cas, l'alcool et les autres font l'affaire. s'enfonce, s'enfonce et s'enfonce plus encore. un soir, le courage -imprudence- liquide dans ses veines vient à bout de ses réserves, reprend contact avec ses soeurs.
quelques semaines plus tard, c'est une lettre de son père qui l'attend. de l'argent pour qu'il ne le contacte pas. visiblement plus terrifié à l'idée d'offenser aphrodite qu'heureux de savoir son fils en vie. profite de cette bouée non-désirée pour faire des études, se tirer hors du gouffre dans lequel il se trouve.
23/26 ans le bachelor degree en événementiel est bien entamé, sa relation avec ses cadettes est semi-régulière — l'une d'elle devient même chasseresse sous la tutelle d'artemis, mène une vie presque ordinaire. n'a jamais entièrement coupé les ponts avec nausikaa, ayant gardé contact avec une poignée de ses habitants. finit même par y retourner et s'y installer, lorsque les blessures sont moins fraîches, plus aussi anxieux à l'idée de le recroiser.
c'est une bouffée d'air frais, de ne plus avoir à regarder par-dessus son épaule chaque matin, garder une arme près de lui au cas où. se sent enfin respirer, plus serein qu'à son départ. et c'est en ne le cherchant pas qu'il le trouve : l'amour. sous son nez depuis des années, seulement trop abîmé pour le voir. les amis ne se regardent pas ainsi, les silences occupés par les non-dits. il n'est pas aveuglant, sasha. astre chaleureux qui le réconforte dans ses moments plus sombres. je t'aime infiniment plus sincères que tout ceux qu'il avait entendus jusque-là. ça se développe naturellement, entre eux, rien ne presse.
termine ses études après quatre ans, intègre une agence s'occupant d'événements bien particuliers : les mariages. ça l'aurait fait rire, à une époque, mais ça a le mérite de le faire sourire, de se sentir utile, d'oeuvrer dans le domaine de sa mère.
28/29 ans mène aujourd'hui une petite existence tranquille, domestique à souhait. quitte son appartement devenu trop petit pour une maison dans le nomos district en septembre. travaille toujours comme wedding planner -réputation de chien de garde pour les couples affligés par des belles-mères un peu trop handsy qui n'est plus à faire, incroyablement efficace dans son organisation-, ne se rend en ville que pour les rendez-vous en personne et les quelques réceptions qui y ont lieu, esquivant au passage les questions sur sa vie de couple.
vous n'êtes pas mariés ?
non, pas encore. pas tout de suite.
éventuellement.