avant ,, adélaïde n’a pas grand chose pour elle. quand les hommes la regarde, c’est pour se rassurer qu’il existe des femmes plus aimables, plus féminines, mieux habillées. elle a accepté cette vision des choses pour se conforter dans l’idée qu’elle vaut mieux que celles pour qui on court après. adélaïde prétend avoir la tête sur ses épaules, l’intelligence supérieure et la supériorité d’esprit. adélaïde se voit différente et alors, elle n’a pas besoin d’un homme ou du moins s’interdit cette vision des choses. toutes ces années on lui a tellement assurée qu’elle n’était pas femme correctement qu’elle se refuse de le devenir par plaisir simple de se trouver jolie dans certaines tenues.

adélaïde déteste le monde et aimerait le voir ruiner dans un sommeil qu’elle ne trouve jamais. toujours, on commente son regard cerné, et elle les déteste pour les remarques évidentes qu’il lance: évidemment qu’elle sait qu’elle n’a pas assez dormi ! et dans sa tête alors, elle les traitre d’abruti en reprenant le travail. adélaïde ne fait pas quelque chose d’extraordinaire, derrière un bureau, elle apporte café, redirige des rendez-vous et accepte de travailler jusque pas d’heure dans l’espoir d’avoir une vie correcte.

ce n’est qu’un soir, après avoir trop bu qu’elle trouve enfin un véritable sommeil, et par un merveilleux hasard, on lui fait comprendre qu’elle a le droit d’être aimée. au début elle se pense folle: comment est-elle capable de rêver aussi souvent du même individu, de ressentir ses lèvres contre les siennes, et sa chaleur contre sa peau.  adélaïde n’avait jamais connu le plaisir de se glisser sous les draps et de fermer les yeux avant l’arrivée d’Hypnos.

naissance ,, c’est d’une horreur sans nom qu’elle constate l’impossible, adélaïde est enceinte. déjà adulte dans la trentaine, elle avait oublié il y a longtemps la réelle chaleur des bras d’un homme, eux qui ne pensent même pas à la regarder. mais elle est enceinte, et son seul souvenir est un rêve à la limite d’une réalité effrayante mais elle dit s’y faire, elle accouchera de l’enfant d’un songe. adélaïde devra être mère une chose qu’elle n’a jamais voulu alors elle est coincée. elle ne veut pas détruire la seule chose qui la rattache à un repos éternel dans lequel elle se sent si bien.

mais eunice est née, et hypnos ne revient plus, pas pour le moment. il a disparu et adélaïde dort mal et voit son enfant comme raison pure et simple de cette séparation. elle ne la voit plus comme un cadeau mais comme une peine à traîner: est-ce que si elle l’abandonnait, il reviendrait ? elle a peur et regarde sa fille comme un poids. elle la nourrit, la garde propre, lui apprend à parler mais n’apporte jamais de véritable amour maternelle. elle essayait de se rassurer, eunice était le fruit de son rêve chéri.

enfance ,, eunice a vécu comme elle a appris à vivre. elle ne devait pas être trop exigeante, pas bruyante, et écouter sans broncher. on n’attendait pas d’elle qu’elle s’accrocher à des refus, elle se devait d’accepter son sort. eunice mangeait trois repas par jour, et ne devait pas réclamer un goûter sous prétexte que c’était inutile.

quand eunice était en âge d’aller à l’école, avec les années elle a appris à se souvenir le chemin entre là-bas et la maison parce qu’adélaïde l’oubliait. sans conscience des dangers, on voyait l’enfant rentrer seule, attendre devant l’immeuble que quelqu’un ouvre la porte en voulant sortir ou entrant. ensuite, elle toque assez fort, jusqu’à ce qu’adélaïde s’agace du bruit et vienne ouvrir.

eunice n’a jamais pris la peine de l’appeler maman, car déjà jeune, elle a compris qu’elle n’avait rien d’une mère à ses yeux. elle ne la déteste pas, mais sait qu’elle serait mieux ailleurs. eunice est jalouse des autres enfants de sa classe, des goûters qu’ils ont, des mamans qui viennent les chercher quand elle attend d’être la dernière devant l’école pour se décider à partir.

eunice n’est pas négligée, mais elle n’est pas aimée non plus alors tous les jours après l’école ou le week-end, elle s’enferme dans sa chambre, se plonge sous sa couette pour rêver de meilleur. adélaïde n’a jamais fait d’effort en n’en fournira pas plus que nécessaire, c’est simplement quand elle se raccroche à son être aimé le temps d’un rêve, qu’il lui a ce l’air de rien, que si elle ne voulait pas s’occuper d’elle, que si elle voulait être libérée, elle n’avait qu’à simplement l’envoyer à nausikaa. il ne fallait pas une seconde de plus, adélaïde se réveille en sursaut, et enfonce toutes les affaires d’eunice dans des valises. elle la tire à son tour hors de son sommeil pour l’emmener à la presqu’île à l’aide d’une nymphe. à la cérémonie, eunice s’est enfin sentie heureuse.

adolescence ,, difficile de croire quand on la voit maintenant, mais de son jeune âge insouciant et immature, eunice était une enfant terrifiante. adélaïde n’était plus là, alors elle avait le plaisir d’exploser quand elle le désirait, elle n’avait plus à complètement obéir pour espérer ne pas mourir de faim alors elle devient bruyante, refuse elle-même les refus et s’amuse avec ses pouvoirs sur ceux qui l’agacent: à les endormir même pas 10 secondes à peine quand ils l’agaçaient.

ces explosions d’émotion n’ont pas duré très longtemps, juste assez pour marquer certains esprits dont le sien. après s’être autant déversée sur les innocents, elle ne sait plus quoi faire, et le vide prend le coeur et l’estomac. elle réalise que ce n’était pas si plaisant et que ça ne l’a aider en rien. elle ne regrette pas, mais préfère chercher sagement cet espèce de contrôle sur les autres qu’on lui a infligé par le passé.

adulte ,, eunice n’a jamais revu adélaïde et ne désire pas lui faire part de sa vie. elle vit dans son esprit comme un ancien souvenir, à la manière dont on traite un défunt. eunice a préféré sacrifier des nuits de sommeil pour construire sa vie, et éviter d’avoir la visite non voulue de son père dans ses songes. étude de droit, puis juriste elle voit passer les trop nombreuses histoires qui l’ennuient.

pas toujours très correcte, mais eunice assure que tout le monde a le droit à un coup de main, et pour que ces histoires avancent, elle ne voit aucun mal à leur souffler directement leur rêve, leurs décision le temps d’un songe. eunice arrange à sa manière, car c’est comme comme ça qu’elle brille le plus. certains pourraient l’accuser de corruption s’ils savaient, mais elle assure que ce n’est qu’un simple coup de pouce pour ne pas rester coincée trop longtemps sur des histoires inutiles.

eunice avec le temps, a pris la forme d’une vilaine paralysie dans ses sourires assassins.

maintenant ,, la décision de gabriel ne l’affecte pas vraiment, qu’il aille s’isoler et tout quitter ça l’arrange même ! elle n’a jamais confiance en quelqu’un qui n’est pas elle-même de toutes manières.  elle s’est imposée dans une douceur dégoûtante. elle ne voit ses frères que d’une manière misérables, là où ils ne valent pas grand chose. mais ce n’est pas méchant ! eux comme ses soeurs sont juste des beaux bijoux à protéger, certains plus brillants que d’autres. ainsi elle prend son poste sans difficulté, s'imposant comme la seule solution à sa chère fratrie.