Naissance Née d’un pari perdu de Zeus envers Délivrance de Guisé. Délivrance de Guisé était une vieille acadienne de 40 ans, perdue au fond de son bayou, appelant Zeus par grand accident. Le défiant à une partie de Poker, elle gagna haut la main et demanda du roi des dieux, un enfant. Celui-çi lié par une promesse au Styx, s’exécuta et 9 mois plus tard, apparut Divine. Elle était un miracle divin après tout.

0 à 5 ans Divine est une enfant que beaucoup jugent perturbante. Elle exulte, explose, hurle et s’agite. Rien ne semble la calmer plus de quelques secondes, sa croissance inquiète les rares pédiatres s’intéressant à son cas. Délivrance n’a qu’un sourire fin quand on lui demande qui est le paternel. “Un voyageur” dit elle. Crapahutant dans le bayou, elle se révèle être une exploratrice avide. La relation mère-fille semblant est aussi tendue que douce, Délivrance ne disant rien de la nature profonde de son enfant ayant déjà bien du mal à se faire obéir et son corps vieillissant ne l’aidant pas à tenir la cadence. Divine lui est parfois douce, parfois insupportable par ses questions innombrables et sa soif d’aventure.

6 ans à 9 ans Divine rentre à l’école primaire, pointée du doigt par son petit prénom, elle devient rapidement l’une des leaders de classe. Frémissante dans sa gloire, les guerres de clans pour des histoires de goûters volés et d’amitiés trahis se multiplent. On ne lui refuse rien à cette enfant, baignée par cette supériorité toute naturelle qu’elle émane. Délivrance trouve enfin la solution, Divine fera du football américain. On entendit ses rugissements d’un français créole lourd bientôt à travers toute la petite ville de St-Charles.

9 ans “Non Madame de Guisé, nous n’avons aucune preuve contre votre fille mais il est tout aussi vrai que le petit Dylan s’est retrouvé encastré dans le mur” “Mais maman, c’était pas moi. C’était le VENT.”

10 ans “Didi, prends bien ton manteau, le ciel est lourd en ce moment, il y a plein d’orage” “pft, tu me gaves”

11 ans “Maman, le mec là, il a des pattes de chèvres.” “Didi, je sais que tu aimes faire l’intéressante, mais là, ça va trop loin” “Mais je te dis qu’il a des pattes de chèvres!” “Divine Henriette de Guisé, tu vas commencer par me parler sur un autre ton” “Bft, tout façon, t’es si vieille que tu vois rien” “Aie Maman, pas la gifle publique”

12 ans Pendant une punition sempiternelle de sa mère, une jeune femme passe devant leur porche. Sa peau luit au soleil comme si elle était faite d’écailles et d’un bond, Divine lui courut après. La femme effrayée, tentit de courir avant que Divine ne la plaque au sol. Enfant déjà lourde et grande, son regard brillait quand elle lui demanda ce qu’elle était. La femme balbutia des fadaises avant de céder. Une naiade, elle était une naiade. Aurait-elle pu s’échapper ? Assez aisément. Mais Divine lui inspirait déjà un respect bien confus. Elle lui confirma à mi-mots que Divine n’était pas “normale” et celle-çi, agacée par les restrictions de sa vie et sa soif d’aventure lui ordonna de la ramener à un lieu où “plus comme elle” existaient. Uun au-revoir claqué à sa mère du bout des doigts, la promesse déjà oubliée de revenir et Divine s’élança au monde.

12 ans bis Arrivée à Nausikaa, aucune revendication. Au milieu du camp, Divine fit les cent pas. Criant à ceux qui voulait l’entendre que son padré avait intêret à faire son apparition. Des rires et une tape réconfortante sur son dos “parfois les dieux ne répondent pas et il ne faut pas les presser.”

12 à 15 ans Les années filent sans beaucoup de formes et d’évenements, elle accoutumée au respect et à l’obéissance fut rapidement remise à sa place. Fascinée par les Arès, elle quittait souvent le bungalow des Hermès pour se joindre à leurs entraînements. Assise en tailleurs parmi les Athéna, elle s’essayait à leurs stratégies. Courrant avec les Apollons, elle déchiquetait ses muscles avec la passion de se faire tabasser. Divine en a prit des pains dans la figure, des échecs cuisants à la volée, mais jamais elle ne s’est arrêté, jamais elle n’a cessé d’avancer. Son divin père se précisait mais aucune réponse de sa part. On chuchotait que c’était à cause de sa fémininité, ou même de son absence. Blessée par ces chuchotis, elle frappait.

15 ans Assise devant le parc d’entraînement, elle vit passer un homme. Grand, élancé, frèle comme les arbustes, il ressemblait à un prince. Et dans son souffle, les yeux ecarquillés, elle s’est exclamée “je vais l’épouser.” Il s’appelait Arthur Young, il avait 16 ans et il était parmi les fils d’Hébé.

15 à 18 ans Son comportement se fait plus raisonné et raisonnable, guidé par les préceptes des enfants d’Athéna mais forgé par la durêté des fils d’Arès, elle commence à s’éructer parmi les non-nommés d’Hermès. On la reconnait et on la respecte dans cette assemblée de dieux. Affutée par le combat, elle s’essaye à la direction. Aux jeux d’étendards, sa première nomination en temps que chef est accueilli avec la plus grande humilité. Ce fut une défaite cuisante, trop fière pour déléguer, trop égocentrique pour considérer les émotions de ses coéquipiers. Elle en ressort changée. Il reste encore des choses à vaincre.

19 ans à 20 ans L’enfant d’Hébé dont elle est emprise ne la regarde que peu, et loin de ressentir de la colère, elle s’accorde à demeurer à ses côtés. Ses sentiments n’ont jamais été caché mais il n’éprouve pas le moindre intêret pour cette colosse loin de ses goûts ordinaires. Divine ne désespère pas. Un jour, il viendra à elle.

21 à 23 ans La majorité vient dans cette période et avec cet état de fait, son entrée à l’arène est une évidence. Combattre, vaincre, gagner est dans son ADN. Elle enchaîne les conquêtes et devient l’une des favorites de ce lieu. Arthur dans la foule la regarde, elle et sa gloire. Et quand de ses lèvres saignantes, elle lui adresse son sourire de victoire, il se sent trembler.

24 ans Mariage de Arthur Young et de Divine de Guisé. Jour de liesse ou l’incrédule vérité s’installe. Divine ne deviendra pas Young mais il deviendra de Guisé.

25 à 32 ans Pour un mode de vie plus stable, Divine rejoint la Milice. Loin de la gloire des arènes, elle apprécie le sentiment du travail bien fait. Arthur devient un entraîneur des enfants d’Hébé. Le train-train s’installe, lentement et sûrement.

27 ans Naissance de Chase de Guisé.

29 ans Naissance de Fortune et Valiant de Guisé.
30 ans Divine implose. Train-train assumé, vie de famille trop rangé. Elle tremble, exulte, s’agite. La gloire l’attend, elle le sent dans ses veines. Elle ne peut plus continuer à pondre des gosses et à rentrer le soir à un dîner fait et de spleurs d’enfants. Arthur la calme, lui rappelle qu’ils doivent être heureux d’être ici. Elle ne l’entend pas de cette oreille, le crime se fait que trop rare sur l’île et les arènes ne lui procurent plus la même excitation qu’à sa prime jeunesse.

31 ans Naissance de Dora de Guisé. Seule fille du clan de Guisé, elle sera nommé à l’honneur de sa marraine Dionne, d’un prénom loin des canons de préférence de  Divine. Un nom grec pour l’ambassadrice des enfants d’Hébé.

32 ans Les portes de l’île s’ouvrent enfin, un baiser sur les lèvres fâchées de son mari, et Divine s’en va, flanquée d’un groupe parmi ses proches amis.

32-34 ans Les quêtes s’accumulent, les gloires aussi. Lion de Némée tombé, bermudes traversées, jardin des Hespérides approchés, Cyclope combattu.  Méduse tuée. Divine rugit ses victoires et pleure ses pertes. Certains de ses amis tombent, tués ou perdus. L’un s’est jeté parmi les Sirènes, et dans son être, elle portait chaque perte comme si elle était celle l’ayant causé. Chaque retour se fait la mine affaiblie mais le coeur vigoureux. Elle était faite pour cette vie.

35 ans Arthur se mêle à une quête sous ses encouragements. Une petite, elle promet. Juste aller à New York pour régler des pressantes affaires divines. Ce n’était pas court, ce n’était pas aisé. Dans les débris d’un champ de bataille, Arthur trouva cette femme recroquevillée autour de cette petite fille. Si petite et déjà orpheline, le coeur lourd, il lui présenta. Divine prit l’enfant dans ses bras et se résoulut à la donner à un orphelinat mortel. Mais Hypnos se présenta à ses rêves, lui révela sa filiation. Remords d’avoir privé indirectement cette enfant de sa mère, Divine accepta la quête. Et de cette petite trop paisible, elle se prit d’une affection sincère. Elle fut nommée Soleil de Guisé, à cause de son odeur ensoleillée. Elle ramena l’enfant au camp, et put la garder dans son foyer. Jusqu’à ses 8 ans, elle l’avait promis.

37 ans Encore une fois, sous la pression et le désir de quête de sa femme, Arthur et Divine partent ensemble. Cette fois-çi seuls, l’impossible arriva. Arthur séparé de sa femme fit face à celui qui fut la première gloire de sa femme, le lion de Némée. Il était fort, rapide mais pas assez rapide pour défaire le lion de Némée. Divine retrouva sa carcasse adossé contre un mur, lacéré par des griffes qu’elle connaissait que trop bien. Ce fut la destruction de son âme. Niant sa perte et sa douleur, elle ramena le corps de son mari à Nausikaa. Et depuis plus aucune quête ne guida ses pas. Elle avait un foyer de cinq à tenir à elle seule, il n’avait plus le temps pour être fougueuse.

38 ans à 40 ans Retournant dans la Milice, elle reprit un travail bien plus vigoureux et actif, s’assurant de la pérennité des institutions de l’île. On la saluait avec respect, cette femme usée par le combat.

41 ans Son chef, très vénérable homme dont l’âge ne permettait plus une bonne gestion de ses troupes, lui offrit son poste. Honorée par la proposition, elle accepta. Cette fois-çi, elle se jura. Plus aucun de ses hommes n’auraient à subir d’une perte, elle était décidée désormais à se montrer digne pour ce royaume dont on lui confiait les clés.

42 ans Famille dysfonctionelle mais aimante, surchargée par tout ces fronts qu’elle mène d’une main d’acier, Divine hurla lors de la bénédiction d’Hébé. Pourquoi maintenant. Pourquoi pas plus tôt. Mais il n’était guère elle de se laisser submerger. Elle allait règner, elle allait vaincre. Pour ses hommes, pour les siens, pour cette communauté dont elle se désirait protectrice et divine.